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L'appel du large

 

 

L'appel du large

 

On t'a jeté un mauvais sort

Le paradis n'est qu'un mirage

Mais quand tu mets le nez dehors

Tu n'entends que l'appel du large

 

Passe le week end au quai d'export

rêve d'une voile à l'abordage

Tu t'aventures sur le port

te prends les pieds dans les cordages

 

Bleu si bleu , bleu si bleu le ciel d'outre mer des iles chimères

belle si belle, belle si belle ta vision lunaire

D'un bateau qui t'emmènera où tu voudras

 

Tu t'es chopé des idées noires

En t'éloignant sur la jetée

l'appel du large l'au revoir

les embruns de la liberté

Pas d'hiver sous les palmiers

Pas d'hiver sous les palmiers

Suivre le vol des oies cendrées

Larguer ta vie aux quatre vents

cesser d'aller les yeux bandés

mettre le cap sur le levant

 

(Pont)

S'embarquer pour ailleurs

Vers un monde meilleur

Le vent seul pour moteur, pour tout recommencer

 

Y a pas d'hiver sous les palmiers

Y a pas d'hiver sous les palmiers

 

 

 

Je plaque tout et je retiens rien....

Au début de l'humanité, Rahan explorait le continent qui l'avait vu naître,

curieux qu'il était de découvrir les trésors de ce vaste monde,

de rencontrer ceux qui comme lui marchaient debout et d'échanger avec eux le bout de gras.

Il traversait d'immenses étendues de territoires inconnus et encore vierges en faisant tourner

son coutelas d'ivoire pour connaître la direction de ses prochaines aventures.

De fait, nous appartenons à une espèce conquérante et le besoin viscéral de découvrir de

nouveaux horizons est inscrit dans les gènes de chacun d'entre nous.

C'est à cause de cette nature profonde, sans cesse contenue, qu'il nous arrive parfois d'en

avoir le ras le bol de notre quotidien de merde.

Et de subir alors un de ces orages de déprime qui nous foudroie d'un éclair de lucidité

pour nous rappeler que nous sommes les descendants de Rahan.

A ce moment-là, au plus fort de cette crise de claustrophobie urbaine,

l'idée nous prend de rejeter toutes ces concessions faites au monde moderne

pour répondre à l'appel du large.

Je plaque tout et je retiens rien … qui n'y a jamais pensé ?

Mais rares sont ceux qui le font vraiment, d'autant qu'il est possible d'apaiser un peu la

démangeaison, à condition toutefois d’être patient…

Certains, parmi les occidentaux, n’ont en effet d’autre choix que d’attendre un âge avancé

pour se lancer dans l’aventure.

Faute de moyens et de liberté, ils patientent jusqu’au moment de leur retraite pour se payer quelques destinations exotiques en voyages organisés hors saison à tarif réduit.

Ils peuvent alors enfin découvrir après quelques décennies passées entre les murs

d’un bureau ou d’une usine à quoi ressemble le monde à l’extérieur du car qui les emmènent.

Les asiatiques , notamment les japonais, optent eux pour une autre méthode.

Leur truc c’est un séjour express à l'étranger où le but semble-t-il n'est pas de

profiter de l'instant mais d'emmagasiner un maximum d'images,

afin peut-être d’entretenir l’illusion d’avoir existé quelque part ailleurs,

ne serait-ce que quelques minutes.

L’idée du texte l’appel du large est née la veille d’un week-end

après une semaine particulièrement ennuyeuse.

Dans sa première version, le couplet de départ y faisait allusion. Cela donnait :

Vendredi soir tu bosses encore

Des heures sup au bureau cage

Lente agonie dans ce décor

De ce bocal de poissons sages

 

JM

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